Belle ou laide ? Respirable ou polluée ? Fluide ou engorgée ? Chère ou abordable ? Accueillante ou repoussante ? Que les avis soient positifs ou négatifs, une chose est sûre, Bruxelles ne laisse personne indifférent. Depuis septembre, ce site permet à tout un chacun d’exprimer librement son avis sur notre capitale, avec des questions simples regroupées autour de 4 thèmes : mobilité, environnement, architecture et société. Les commentaires libres sont également les bienvenus : tous ont été publiés intégralement, sans retouche ni censure.
Pour participer, nous demandons de s’enregistrer avec un email. Nous savons que cela peut constituer un frein pour certains, mais c’est une précaution nécessaire pour éviter d’éventuels abus pouvant fausser les résultats. Cela permet également de garder en mémoire les questions auxquelles vous avez déjà répondu lors de vos différentes visites sur le site. Bien sûr, les emails ne sont aucunement transmis ou utilisés à des fins commerciales ou de relance.
Le site ne propose aucun cadeau, aucun concours. La seule motivation pour participer au sondage reste donc la seule envie d’y exprimer son opinion ou découvrir celles des autres.
Dans ce contexte dénué de tout racolage facile, nous avons pourtant reçu plus de 8.000 réponses aux différentes questions. Nous vous remercions de cette participation citoyenne !
Comme promis, il est maintenant temps de passer en revue les opinions que vous avez exprimées sur les différents thèmes.
Il s’agit clairement d’un sujet qui fâche… Près des trois quarts des répondants considèrent qu’en termes de mobilité, la situation est mauvaise, qu’elle ne va pas s’améliorer dans l’avenir, et que cela concerne aussi bien les déplacements vers la ville qu’au sein de celle-ci.
Les déplacements liés au travail viennent en tête, suivis des visites de famille ou amis, le reste étant partagé entre culture, shopping et restaurants.
Sans surprise, l’excès de voitures et ses causes indirectes, les navetteurs et l’insuffisance de l’offre de transport en commun, se placent en haut du classement; c’est pourtant les travaux et chantiers qui sont désignés comme cause principale. Le manque de parkings, quant à lui, n’arrive qu’en 7e position.
Très logiquement, la réduction du nombre de voitures apparaît comme le meilleur remède; permettre d’augmenter le nombre de voitures n’est clairement pas perçu comme une solution.
En qui concerne l’accès à la ville, le raisonnement est similaire : réduire le nombre de voitures au profit du train ou du vélo (voir ci-dessous “transports en commun et vélos”), on encore limiter les navettes grâce à du logement plus abordable dans la ville.
Avec 66%, une nette majorité souhaite davantage de rues réservées aux piétons. En ce qui concerne le cas du piétonnier du centre-ville, la même majorité considère l’initiative positive dans son principe… mais estime qu’elle n’est pas idéalement exécutée; les commentaires pointent principalement le manque d’études préalables et de concertation. Notons que 31% souhaitent même un retour à la situation antérieure.
Concernant l’accès à la ville via le train, si le confort et le sentiment de sécurité sont globalement satisfaisants, les points faibles évoqués sont le manque de ponctualité (jugée médiocre par 63%), le prix, ainsi qu’une fréquence de trains et un nombre de gares trop réduits.
Pour les transports en commun au sein de la ville (tram, bus et métro), contrairement au rail, la ponctualité est saluée avec 75% la jugeant très bonne ou acceptable. Confort et sécurité sont bien notés, les principaux griefs restant la fréquence, le prix, et le nombre de stations, avec environ 50% d’insatisfaction sur ces points.
Enfin, le vélo est plébiscité, avec 77% réclamant de développer son usage par le développement d’aménagements adéquats.
Globalement, les avis sur les qualités esthétiques de la ville sont mitigés : Bruxelles est majoritairement jugée ni belle, ni laide, et les avis pour la trouver belle ou laide sont équilibrés. Il en va de même pour son devenir, avec un petit avantage pour une évolution perçue comme positive.
Si une majorité de 62% voient dans la ville un bon équilibre entre bâtiments anciens et modernes, une même majorité juge insuffisante la préservation du patrimoine architectural.
Avec une majorité de 65%, les bureaux sont jugés en excès par rapport aux logements.
Face à l’augmentation de la population choisissant de vivre en ville, seules trois solutions sont possibles : étendre la ville en surface, construire davantage en hauteur, ou augmenter la densité avec des logements plus petits. Les réponses reflètent ce dilemme; à quasi-égalité, l’extension de la surface disponible est choisie dans le mode “vertical” et “horizontal”. Notons que 24% restent favorables à une réduction de la taille des logements… Il est vrai qu’à Bruxelles, la taille moyenne des logements dépasse encore de loin celle de capitales comme Londres ou Paris.
Si la pratique du façadisme est considérée majoritairement comme devant être jugée au cas par cas, les avis concernant les prescriptions urbanistiques révèlent un apparent paradoxe : seuls 20% trouvent la situation équilibrée, les autres trouvant ces prescriptions soit trop laxistes (34%), soit trop contraignantes (45%).
La réponse concernant la concertation de la population dans le cadre de grands projets immobiliers est peut-être éclairante à ce sujet : 91% pensent que l’avis des habitants n’est pas pleinement pris en compte.
Il est dès lors vraisemblable que les prescriptions urbanistiques soient jugées contraignantes par les particuliers qui y ont été personnellement confrontés, alors qu’elles sont jugées trop laxistes pour les projets d’autrui ou les réalisations de grande ampleur.
Qu’il reflète ou non la réalité, le jugement est ici sans appel : 82% perçoivent les travaux publics comme étant menés de façon lente et inefficace.
Bruxelles ma belle ou Bruxelles poubelle ? 76% des votants perçoivent en tout cas la ville comme sale… et “Bruxelles, ville propre” ne récolte que 1% des votes.
Un résultat sans surprise, qui place en tête la circulation routière. Relevons la seconde place qui pointe le survol des avions.
Les réponses étant bien sûr plus subjectives que basées sur des mesures et comparaisons objectives, elles révèlent que 42% jugent l’air acceptable, 54% le jugent trop pollué.
Ce n’est pas parce qu’on choisit de vivre en ville qu’on peut se passer de nature ! 61% des votants souhaitent davantage de zones vertes à Bruxelles.
Sans surprise, le gaz de ville, économique et commode, vient largement en tête avec 77%. Mazout et électricité ne représentent respectivement que 11 et 8%. Les solutions plus écologiques, telles que le photovoltaïque, les pellets ou les habitations passives, restent quant à elles très marginales, sans doute en raison des coûts d’investissements ou des contraintes urbanistiques.
À juste titre, ce sont les économies liées au chauffage qui viennent en tête, avec des intentions de mieux isoler ou acquérir des chaudières plus performantes; sous nos latitudes, le chauffage domestique est en effet la principale source d’émissions de gaz à effet de serre. Relevons que les modes de transports alternatifs à la voiture traditionnelle se placent en bonne position. Enfin, même s’ils ne représentent que 3%, certains se montrent encore sceptiques quant à la réalité du réchauffement climatique…
Il est marquant de voir que la voiture ne vient qu’en troisième position, derrière les transports en commun… et les déplacements à pied ! Le vélo, quant à lui, se place en 4e position, devant les taxis et les deux roues motorisés.
Bonne nouvelle : avec moins de 20% d’insatisfaits, Bruxelles reste une ville où il fait bon vivre.
En forte majorité, les habitants y vivent par choix et en sont satisfaits. Un tiers y résident à contrecœur ou ne souhaitent pas s’y installer.
Ces résultats positifs sont peut-être à mettre en relation avec la perception des Bruxellois comme accueillants (9% seulement les considèrent comme peu accueillants) ou encore l’offre culturelle, plébiscitée à 70% comme riche et variée (voir point sur les atouts).
Le coût de la vie est lui perçu de façon variée, avec une répartition relativement égale entre ceux qui trouvent la ville trop chère, au contraire abordable, ou encore dans la moyenne des autres villes.
Quant à la mixité sociale, celle-ci est majoritairement appréciée, avec un souhait qu’elle se manifeste davantage, avec plus d’échange entre les quartiers.
Parmi les points forts, on retrouve en tête l’offre culturelle, suivie par l’aspect cosmopolite et multiculturel, la présence de zones vertes et la qualité d’accueil de la population.
Des résultats cohérents avec une offre culturelle perçue comme riche et variée, des habitants jugés accueillants, ou encore l’affection portée aux zones vertes (voir environnement).
Relevons par contre la dernière place réservée à la beauté architecturale… qui se retrouve en seconde position des points faibles, juste derrière la mobilité. Ce point semble confirmer que la mobilité constitue le majeur point noir de la ville.
Le coût de la vie, en 6e position dans les atouts, se taille la troisième place des points faibles, indiquant que celui-ci constitue davantage un frein qu’un attrait.
Malgré les évènements funestes qui ont marqué la capitale, le sentiment d’insécurité reste majoritairement considéré comme dans la moyenne des autres villes. Si un quart des répondants se sentent moins en sécurité que dans les autres villes, nous ne pouvons pas mesurer comment cette perception a évolué suite aux attentats.
Quant à la présence de militaires, le résultat est mitigé : seul un tiers des répondants se sentent davantage rassurés.
Les opportunités d’emplois offertes par la capitale ainsi que l’aide offerte aux entreprises sont globalement jugées dans la moyenne; en ce qui concerne l’attractivité pour les entreprises internationales, c’est la Flandre qui arrive en tête devant Bruxelles, la Wallonie se plaçant loin derrière, avec seulement 9% des votes.
L’image que donne Bruxelles vis-à-vis de l’étranger n’est pas jugée très favorablement, avec seulement 11% jugeant cette image positive. À l’inverse, les institutions européennes sont jugées comme un ayant un impact positif par 70% des répondants.